Tout d’abord, il est important de différencier si le besoin de restructurer l’entreprise est du à des problèmes internes (erreurs de stratégie, de gestion, obsolescence…) ou si il est du à des éléments exogènes que tous ses concurrents subissent (changement de consommation, de réglementation, évolution des matières premières…).
La grande différence entre les deux situations est, dans un cas, pendant que les ressources humaines et financières sont focalisées à retourner l’entreprise, le marché continue d’avancer, de progresser. Dans l’autre cas, tous les acteurs sont confrontés à la même situation, ils doivent se réinventer, se reconstruire et le marché en est ainsi modifié.
Les ressources :
Le premier cas oblige de faire un double effort, de passer une double étape : le repositionnement + l'intégration de l’évolution réalisée pendant ce repositionnement. Dans le deuxième cas, tous les acteurs sont sur la même ligne de départ, peut-être pas avec les mêmes forces et dispositions, mais il y a une notion d'égalité face à ce besoin de transformation. La grande différence entre les deux situations se situe au niveau du personnel. Il est important de bien analyser les ressources humaines, leur état de confiance, leur capacité de résilience. Dans le cas d’un retournement d'entreprise nécessité par des problèmes internes, le passé de l’entreprise peut peser sur les managers et malgré leurs compétences, ils peuvent ne plus avoir l’énergie pour mener ce retournement. Des organisations subies ne sont pas nécessairement optimales. Pour aborder un retournement, il faut avoir une équipe complète et des ressources à 100 %.
La vision et la stratégie :
L’approche est la même dans les 2 situations. Il est important de revenir à la vision de l'entreprise. Quelle était-elle ? Est-ce qu'elle change ? La vision est du ressort de l’actionnaire. Elle est la description de l’état futur et désirable de l’entreprise et/ou de son environnement. C'est elle qui donne du sens aux actions. Le besoin de retournement d'entreprise ne fait pas changer systématiquement la vision. Elle peut être modifiée ou ajustée que partiellement.
Par contre, la stratégie qui va en découler, risque fortement de changer. La stratégie définit la voie prise pour atteindre la vision. S’il y a nécessité de retourner l’entreprise, c’est que la voie change. La stratégie doit pouvoir s’exécuter. Son succès dépendra de sa faisabilité et de la qualité de sa réalisation. Elle relève surtout du bon sens. Elle est de la responsabilité du dirigeant mais peut se construire avec les managers. C’est un acte important, car elle devra être expliquée et comprise de tous. Nous recommandons d'en déduire quatre ou cinq grands objectifs qui vont permettre à toutes les personnes de l’entreprise de s’aligner. Cela va permettre de définir les actions mais aussi de communiquer (nous vous recommandons notre approche de management par les processus).
La communication et l’adhésion du personnel :
Il faut communiquer ce que l’on va faire. Expliquer pourquoi ? puis comment ? d’où la nécessité d’avoir bien réalisé le cheminement Vision --> Stratégie --> Grands Objectifs --> Plan d’actions. Cela permet de donner du sens et, qu’à chaque niveau de l’entreprise, la raison de ces changements soit comprise.
Mais un point important à avoir en tête : un retournement n'est possible durablement que s'il y a confiance entre le personnel et son/ses dirigeant(s). Il est difficile de bâtir une transformation dans la peur, dans la défiance : il faut redonner confiance. Pour nous quatre choses importantes sont à travailler.
(si le sujet de la confiance en entreprise vous intéresse, nous vous conseillons de lire notre publication sur ce sujet : la confiance ça se gagne).
Conclusion :
Réaliser le retournement d'une entreprise consomme beaucoup d’énergie et d’argent. En plus, très souvent le temps est compté. C’est pourquoi il faut se donner toutes les chances de réussir. Il faut être pointu, rigoureux et donner du rythme (assez d’éléments extérieurs viendront entraver le processus pour ne pas laisser d'incertitude au départ). Il n’y a pas de place aux gaspillages, aux approximations. C’est un marathon que l’on court à la vitesse d’un 1000 mètres.
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